Choisir la bonne construction pour sa prochaine board peut s’avérer difficile si l’on ne comprend pas les matériaux et les différentes méthodes de construction qui peuvent constituer les planches de surf. C’est cette diversité qui rend ce sport unique, car même deux planches de shape identique peuvent surfer de manière très différente fonction de leur mode de fabrication. Nous allons donc essayer de comprendre de quoi sont faites les planches de surf et comment choisir le type de construction qui conviendra le mieux à votre prochaine planche.


Comment les planches de surf sont traditionnellement fabriquées

Commençons par comprendre la méthode traditionnelle de fabrication des planches de surf, qui est utilisée depuis plus de 70 ans avec peut de variations


En fait, pour fabriquer une planche de surf, on part d’un morceau de mousse, on le divise en deux parties, puis on les recolle ensemble avec une fine lame de bois au milieu appelée « stringer ». Le pain de mousse (blank) est ensuite shapé selon les spécifications désirées, et les boîtiers d’ailerons ainsi que le plug pour le leash sont installés. L’ensemble est ensuite enveloppé de plusieurs couches de tissu de fibre de verre, accompagnées de résine, dans un processus connu sous le nom de laminage, stratification ou glassage.

C’est ainsi que la majorité des planches de surf sont fabriquées depuis un bon moment par les shapers du monde entier, mais aujourd’hui, nous pouvons constater qu’il y a non seulement beaucoup plus de process disponibles, mais aussi plus de matériaux. Les surfeurs disposent donc d’un choix beaucoup plus large qu’auparavant.


Comprendre la construction d’une planche : Variation des procédés et des matériaux

Il est nécessaire d’en savoir un peu plus sur les variations des processus et des matériaux pour comprendre les constructions de planches de surf les plus courantes sur le marché et vous aider à choisir la vôtre


Blanks / Pains de mousse

De nos jours, les shapers choisissent d’acheter des blanks préparés à l’avance pour gagner du temps et de l’argent, car ils sont livrés avec (pas tout le temps) un stringer et la forme approximative d’une planche de surf.

Ces blanks sont produits dans un nombre relativement limité d’usines à travers le monde, principalement aux États-Unis, en Australie, au Portugal, en France, à Taïwan et en Chine. Ces entreprises produisent des blanks de différentes densités de mousse, dans deux matériaux : PU (mousse de polyuréthane) et EPS (mousse de polystyrène expansé).

Méthodes de shaping : Main, CNC, Moule

Comme vous devez l’avoir compris, le shaping est le processus de transformation d’une blank brute en la forme finale d’une planche de surf. Il existe trois méthodes principales pour le shaping :

La méthode traditionnelle consiste pour le shaper à utiliser ses mains ainsi que des outils tels qu’une raboteuse (essentiellement une ponceuse électrique) et du papier de verre pour façonner le shape. Toutefois, cette méthode est aujourd’hui principalement utilisée par les shapers dont les volumes de production sont moindres ou pour des séries limitées et exclusives d’acteurs plus importants, car elle demande davantage de temps.

Une méthode plus moderne consiste à utiliser des machines CNC (Computer Numerical Control). Ces machines découpent la mousse dans une forme souhaitée, en suivant un dessin programmé dans un ordinateur. Cette méthode permet de réduire considérablement le temps nécessaire du shaping, car l’intervention humaine est minimale. Car après le processus de découpe CNC, seul un ponçage final est nécessaire pour éliminer les imperfections et affiner la forme.

Il est également possible de façonner et shaper des planches de surf à l’aide de moules. Ce procédé consiste à injecter la mousse sous pression dans un moule afin d’obtenir la forme souhaitée rapidement et sans l’aide de la main de l’homme.

Stringer

Les stringers existent en différentes tailles et peuvent être fabriqués à partir de divers types de bois. Certaines planches de surf peuvent avoir plusieurs, en particulier sur des shapes classiques, tandis que d’autres, peuvent en être totalement dépourvues.

Les stringers ont plusieurs fonctions dans la conception d’une planche de surf. Ils permettent de contrôler la flexion de celle-ci et d’apporter un soutien structurel a l’ensemble. En fait, cette fine bande de bois absorbe les chocs et permet à la planche de fléchir juste assez pour améliorer ses performances et sa maniabilité dans l’eau.

Couches de tissu de fibre de verre

Comme nous l’avons déjà mentionné, des tissus en fibre de verre (fiber glass cloth) sont laminés autour d’un pain de mousse shapé afin d’en renforcer la structure et rendre l’ensemble étanche. Les shapers ajoutent généralement une couche supplémentaire sur le dessus de la planche, le deck, qui subit une plus grande pression du fait qu’il supporte directement le corps du surfeur.

Lorsque vous voyez la mention « 4x4x4 » sur une planche de surf, cela indique le nombre et le poids des couches de tissu de fibre de verre utilisées. Par exemple, « 4x4x4 » signifie qu’il y a deux couches de tissu 4 oz sur le pont et une couche sous la planche. D’autres combinaisons glassage courantes sont : « 6x4x4 », « 6x4x6 » et « 6x6x6 » pour certains longboards.

Mais cela ne s’arrête pas là, vous pouvez aller encore plus loin, car il y a plusieurs options à prendre en compte au-delà du nombre et du poids des couches de tissu. Vous pouvez choisir différents types de tissu de fibre de verre (par exemple, e-glass, s-glass, volan…) et expérimenter différents types de tissage ou méthodes de superposition pour personnaliser davantage la construction de votre planche et son glassage.


Les constructions les plus courantes

Ce que vous verrez probablement sur le marché


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La variété des matériau pour les planches de surf

Planche en Fibre de verre ou planche Polyuréthane PU et résine Polyester

La construction la plus « courante » pour les planches de surf fait référence à des planches en « fibre de verre » ou en PU (polyuréthane) combinées à de la résine de polyester. Il convient de noter que le terme « fibre de verre » est utilisé à tort pour décrire cette construction dites classique. En réalité, la fibre de verre est simplement le tissu qui est superposé autour de la planche, comme c’est le cas dans de nombreuses autres constructions.

Les planches en polyuréthane, abrégées en PU, sont apparues peu après la Seconde Guerre mondiale et, depuis 1958, elles dominent l’industrie. Le processus est le même que celui décrit au début de notre article : vous prenez de la mousse PU avec un stringer, vous l’enveloppez avec du tissus de fibre de verre en ajoutant de la résine de polyester pour lier le tout.

La popularité des planches PU peut s’expliquer par leur prix relativement modéré et leur facilité de production, ainsi que par leurs performances prévisibles et constantes. Ces planches offrent un équilibre de caractéristiques qui en font un incontournable de la scène surf. Toutefois, ce monopole a commencé à s’effriter avec l’apparition de nouvelles technologies au cours de la dernière décennie.

Planche Époxy ou mousse EPS et résine Époxy

Considéré comme le principal concurrent du PU (polyuréthane) et de la résine polyester aux yeux des surfeurs avertis, l’« epoxy » ou mousse EPS avec résine époxy a gagné en popularité et on en retrouve aujourd’hui de plus en plus dans les lineups du monde entier.

Il est intéressant de noter qu‘une fois de plus, les surfeurs font souvent référence aux planches « époxy », pensant cette fois au pain de mousse, mais il s’agit en fait du type de résine qui est laminé autour de la mousse EPS.

La confusion vient du fait que la résine habituelle ne peut pas être utilisée sur les pains de mousses EPS (polystyrène expansé), car elle risque de les brûler. C’est pourquoi les boards EPS sont glassés avec de la résine époxy et non polyester. Cette méthode de construction remonte aux années 50, mais n’était pas répandue jusqu’à récemment en raison des coûts plus élevés et de la nature plus délicate du laminage des pains de mousse époxy. Cependant, en raison de la baisse de ces coûts et de la modernisation des techniques de shaping et des entreprises, de plus en plus de planches de surf de ce type sont construites chaque année. Certains gros fabricants en ont fait leur technologie de prédilection.

De nombreuses planches en EPS sont dépourvues de stringer, car cette construction a tendance à moins fléchir que le polyester. En échange, de la fibre de carbone est souvent utilisée autour du rail ou au milieu du shape, remplissant une fonction similaire à celle d’un stringer. Cette construction est connue pour sa durabilité et sa flottabilité accrue par rapport à son homologue PU.

Planches Popout, Moulées, Tuflite ou Scellées sous Vide

Elles consistent en un pain de mousse EPS qui est pressé dans un large moule pour shaper la planche, avant d’être à nouveau pressé avec de la résine et du tissu pour créer et stratifier et glasser une planche complète.

Parfois, lors de la deuxième étape, une couche de peinture ou un plastique est utilisé, avec ou sans tissu de fibre de verre, pour glasser la planche et accélérer encore le processus.

Ces planches sont généralement parmi les moins chères que l’on trouve en surf shop et sont généralement assez durables, ce qui en fait de bonnes options pour les débutants et les nouveaux surfeurs. Cependant, elles ne sont pas aussi performantes que les planches fabriquées selon le processus de fabrication habituel, car tous les composants (fin boxes, fibre de verre, leash plugs, résines…) doivent être combinés dans des moules de grande taille. Un autre inconvénient est qu’elles ne sont pas disponibles dans des tailles sur mesure, car il est coûteux de les produire dans une large gamme de tailles différentes.

Softops ou planches en Mousse

Ces planches sont devenues très populaires car beaucoup de marques de surf traditionnelles ont adoptées dans leur gammes une méthode de construction auparavant associée aux supermarchés. La construction des softops est plus proche de celle des planches traditionnelles qu’on ne le pense.

La mousse utilisée dans les softops est de l’EPS, semblable aux planches « époxy » ordinaires. Pour rester abordable, du polyéthylène (PE) ou de l’éthylène-acétate de vinyle souple (EVA) est utilisé sur le pont et les rails au lieu d’un procédé de glassage classique. Une fine feuille de plastique est ensuite placée sous la planche afin d’obtenir une surface lisse.

Certains moussue « haut de gamme » peuvent aussi inclure une petite couche de tissu de fibre de verre pour une plus grande durabilité et un meilleur flex de la planche.

Un aspect intéressant des planches en mousse est qu’elles n’utilisent pas de stringer, mais plusieurs larges lattes en bois. Ces lattes, généralement au nombre de 2 à 3, longent la planche afin d’éviter une flexion excessive, car les softops n’ont pas la coque extérieure fabriquée par le processus de glassage classique, qui aide à contrôler la flexibilité de la board.

Les planches en mousse sont d’excellentes options pour débutants car elles sont abordables, durables et plus sûres en cas de rencontre avec votre corps. Cependant, elles sacrifient beaucoup de performances. En raison notamment des lattes nécessaires au maintien de la planche et qui fournissent une étrange flexibilité ainsi que des limites imposées à la forme des rails par la nécessité de devoir coller la couche de pont à la feuille de plastique inférieure.

Les planches en Bois

Les planches de surf en bois représentent la méthode de construction la plus ancienne de cette liste. Si le balsa est couramment utilisé pour celles-ci, de nombreux bois plus exotiques sont également transformés en planches de surf. Ces planches sont généralement constituées d’un corps creux dans lequel est intégrée une structure de bois en nid d’abeille. Il est rare aujourd’hui de les voir dans les lineups, mais elles existent et des shapers sont spécialisées dans leur fabrication. Elles sont bien plus lourdes que tout autre type de board.

À la fin des années 2010, une variante en construction « sandwich » fabriquée par de grandes marques est devenue populaire, impliquant un cœur en mousse EPS entouré de couches de bois. Aujourd’hui, cette technique semble avoir perdu de sa popularité.

Il est intéressant de noter que ces planches sont dotées d’une membrane d’aération qui permet d’égaliser la pression interne et externe, évitant ainsi les dommages dus à la contraction et à la dilatation causées par les variations de température ou les déplacements en avion.

Toutes ces type de construction constituent la base d’environ 99% des planches de surf shapées et fabriquées dans le monde. Bien qu’il existe d’autres constructions non conventionnelles, telles que les planches imprimées en 3D, la majorité des shapers et des marques adhèrent à ces techniques ou à de faibles variations de celles-ci.


notre points de vue concernant les différentes construction

Voici nos recommandations, gardez à l’esprit que celle-ci reflètent notre opinion, et que vos préférences personnelles peuvent fortement varier


PU vs EPS ou, comme on le confond souvent, PU vs Epoxy ou Fibre de verre vs Epoxy

Si vous avez lu nos détails sur les constructions de planches de surf les plus courantes, vous savez que la question concerne en fait les planches fabriquées avec des pains de mousse polyuréthane PU et les autres fabriquées avec des blanks en polystyrène expansé EPS. Néanmoins, cette question revient souvent dans l’esprit des surfeurs. Pour nous :

Les planches traditionnelles en PU sont d’excellentes options polyvalentes et constituent le choix le plus économique. Cependant, elles ont leurs inconvénients. Elles peuvent avoir tendance à manquer de vivacité car elles restent plus en profondeur dans l’eau, en particulier les jours où le plan d’eau est propre, et elles ne résistent pas aussi bien que les planches en EPS aux dommages causés par le soleil et aux chocs.

Les planches en EPS (« epoxy ») sont également d’excellentes et polyvalentes boards, mais nous les préférons pour les petites planches de surf et les grovelers, car elles flottent mieux et vous permettent de rester plus en hauteur sur l’eau. Cependant, elles peuvent sembler trop portantes et n’absorbent pas autant les vibrations et turbulences en cas de vagues puissantes ou de surf désordonné. Néanmoins, elles excellent dans les petites vagues grâce à leur meilleure flottabilité et à leur poids plus léger. Nous apprécions également le fait que ces boards soient simplement plus solides et plus résistants au jaunissement.

Pour ces raisons, nous avons tendance à favoriser le PU sur la plupart des planches, à moins qu’il ne s’agisse d’un groveler ou d’une planche pour les petites vagues.

En ce qui concerne le glassage, nous préférons une stratification plus épaisse ou de meilleure qualité que ce que les grandes marques mettent souvent en avant. Par exemple, un glassage 6x4x4 tend à apporter beaucoup plus de longévité aux planches de surf avec très peu d’inconvénients pour le surfeur moyen par rapport à un glassage 4x4x4 super-léger. Un autre excellent moyen d’améliorer la durabilité est d’utiliser une qualité de tissu supérieure pour l’une des couches, comme le S-glass.

Mais pour nous, la meilleure combinaison sera une planche PU avec un revêtement époxy. Car bien que vous ne puissiez pas mélanger EPS et résine polyester, l’inverse est possible. Vous pouvez ainsi renforcer votre construction PU standard 4x4x4 avec de la résine époxy et profiter du meilleur des deux mondes à un prix légèrement plus élevé.

Concernant les autres constructions

Planches popout : Nous ne trouvons pas qu’elles valent la peine d’être achetées neuves, car bien qu’elles se situent au bas de l’échelle en termes de prix, elles ont souvent un prix égal ou supérieur à celui de certaines planches de fabrication traditionnelle lorsque vous commencez à bien chercher. Cependant, elles constituent une excellente option d’occasion, en particulier pour les surfeurs moins expérimentés. Elles tendent en effet à être considérablement dévaluées sur le marché de l’occasion par rapport à d’autres planches, ce qui en fait un produit plutôt durable et économique.

Les soft-tops : Elles conviennent aux débutants qui veulent simplement s’essayer au surf en raison de leur prix abordable. Cependant, pour ceux qui prennent le sport plus au sérieux et ceux qui n’ont pas peur de se cogner avec leur planche ou de l’abîmer le premier jour en la faisant tomber dans un escalier, nous pensons que les planches classiques « dures » sont préférables. En effet, les soft-tops procurent des sensations, un surf et un flex inhabituels et étrange en raison de leur construction. Pour les surfeurs plus expérimentés, nous pensons qu’une planche en mousse plus performante peut s’avérer utile en tant que planche secondaire rapidement rangée dans le coffre d’une voiture, ou pour surfer sur des spots où il y a plus de rochers que d’eau.

Les planches en bois : Nous ne sommes pas des adeptes des planches en bois « sandwich », car nous pensons que le bois ajoute de la rigidité et du poids sans apporter d’avantages significatifs. Cependant, nous sommes curieux des planches en bois complètement creuses, bien qu’elles semblent plutôt être aujourd’hui une simple originalité. Elles feraient certainement des décorations murales impressionnantes dans la maison !

Pour résumer rapidement, pour nous, les planches en PU constituent notre choix habituel, à moins que de petites vagues soient au menu, et nous sortons alors les planches en EPS.

N’oubliez pas qu’il existe un fort aspect personnel concernant les surfeurs et leur équipement, car nous ne sommes pas tous à la recherche des mêmes vagues et des mêmes sensations de surf. Et aujourd’hui, c’est incroyable, car plus que jamais, vous pouvez choisir entre une tonne de variations de construction pour construire le quiver dont vous avez besoin !


Nous sommes curieux de savoir ce que vous pensez des différentes constructions existantes. Comment aimez-vous vos planches ?

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